O PASSO – Expérimentations et appropriation

O PASSO – Expérimentations et appropriation

Avec ma super collègue Flavie, nous avons récemment découvert et « infusé » (@FlaVi3NR) la méthode O Passo. Par le biais de cette interview, nous tenons à partager les résultats de nos premières expérimentations… Maintenant, c’est à vous de découvrir… N’oubliez pas de nous faire de vos retours dans les commentaires !

C’est quoi donc est-ce, ça, le O Passo ?

Le site de Lucas Ciavatta, nous dit ceci :

« Créée par Lucas Ciavatta en 1996, cette méthode a comme principes l’inclusion et l’autonomie. O Passo comprend la pratique musicale comme un phénomène indissociable du corps, de l’imagination, du groupe et de la culture. O Passo apparaît en réponse aux modèles hautement sélectifs d’accès à la pratique musicale et trouve dans la richesse des pratiques musicales brésiliennes ses grandes sources. L’approche de la méthode valorise le projet musical de chaque musicien, enseignant, école et groupe, et contribue à sa réalisation, facilitant également l’utilisation d’autres méthodes. Depuis sa création, O Passo a été expérimenté et adopté par des écoles, universités et projets au Brésil et dans le monde, rendant la pratique musicale accessible à des milliers de personnes de tous âges par des cours, ateliers, conférences et autres activités. Aujourd’hui, l’Institut d’O Passo réunit les enseignants qui font avancer et qui recréent O Passo en leurs nouveaux espaces et chemins. »

Comment avez-vous découvert la Méthode O Passo ?

Tout d’abord, plusieurs expériences m’ont mise en rapport avec cette méthode : le congrès APEMU 2016 à Lyon avec comme intervenant Thomas Nicol. La pratique de groupe et l’esprit m’ont tout de suite séduite.

Ensuite, Damien lors d’EdmusConnect 4 à Tours nous a fait essayer, dans la cour de la fac, le damier (appelé « Les sauts sur le temps » dans la Méthode).

Enfin, lors d’un atelier de jazz vocal (que j’ai animé de 2015 à 2018 à Jazz à Porquerolles), un élève revenant d’un séjour au Brésil, m’a offert la Méthode.

Au collège, j’ai fait découper 24 dalles de linoléum (50 x 50 cm) à mettre dans ma salle. Les 3e ont tenté l’expérience pendant un trimestre en avril 2018. L’installation et le rangement se font en un clin d’œil.

Un jour, j’ai découvert la vidéo ci-dessous. Je ne savais même pas qu’il s’agissait de la méthode O Passo, mais le rendu visuel me fascinait : je voulais faire la même chose avec mes élèves…

J’ai donc construit un damier en cordes. C’était long à faire, mais ça valait le coup. Mes classes de 5e étaient prêtes à se lancer dans cette expérimentation.

J’avais aussi eu l’expérience d’une initiation à la méthode O passo lors du congrès de l’APEMU en 2016, mais celle-ci abordait une autre catégorie d’exercices.

Par où commencer le « Saut sur le temps » ?

L’exercice du « Saut sur le temps » est un déplacement de plusieurs personnes avec des trajectoires différentes sur le damier. La synchronisation est importante et permet d’éviter les chocs. 

Avant toute chose, il est important de construire le plateau de jeu : le damier.

Construction et rangement du damier en cordes (cliquer sur l’image pour agrandir) — environ 45 euros

Créer un damier avec des dalles en linoléum (cliquer sur l’image pour agrandir) — environ 100 euros

Qu’est-ce qui vous a intéressés dans cette méthode ?

Le déclic a été d’expérimenter les « sauts sur les temps » que nous avons rebaptisé « le Damier » lors de la rencontre EdmusConnect 4. Nous étions heureux de jouer (au sens musical comme au sens propre du terme) et rire tous ensemble.

Extrait d’une vidéo de Nicolas Olivier et musique du groupe Scandinavian

Dans un premier temps, les élèves se sont familiarisés avec les règles par groupe de 2, puis 4 puis 6. Le reste de la classe surveillant scrupuleusement si les chemins étaient respectés.

J’ai eu l’idée en lisant l’article de Damien, de créer un damier papier et de colorier les chemins. Une fois videoprojeté au tableau chaque groupe suivait sa couleur et son chemin même en se croisant.

Enfin les dernières semaines, des damiers vierges ont permis aux élèves de créer leurs propres chemins seuls ou en groupe afin d’échanger ensuite et d’interpréter les chemins créés par d’autres.

Après avoir vu la vidéo incroyable de Salto no tempo (2005), j’ai recherché un exercice un peu plus facile (voir la vidéo ci-dessous), puis j’ai mis au défi mes élèves de réaliser ce travail… Pour aider à la mise en place. J’ai élaboré cette page internet que les élèves pouvaient consulter.

J’utilise aussi régulièrement l’exercice des 4 temps pour travailler des notions de base comme la pulsation/la mesure/la forme musicale. C’est également un bon exercice pour aider à la création. En effet, après avoir donné le cadre du carré à 4 temps, les élèves imaginent en petits groupes, un pattern rythmique qu’ils réalisent en percussions corporelles.

Quelles sont les conclusions de ces expériences ?

De mon côté l’envie de faire évoluer le jeu et du côté des élèves l’envie de recommencer, de créer des « chemins ». C’était une incroyable expérience.

J’ai envie désormais de me perfectionner (des stages sont proposés dans certaines régions), mais aussi de rendre cette pratique plus courante dans mes séquences de la 6e à la 3e, mais également à la Chorale.

Ayant déjà bien intégré les percussions corporelles dans mes pratiques, je pense que la Méthode O Passo va venir en toute logique se greffer à nos activités. Le « jouer ensemble » dont parle Lucas Ciavatta prend tout son sens quand on voit la joie des élèves qui pratiquent.

 Le côté ludique de cette approche est indéniable. L’engagement du corps et de la concentration de l’élève invite au jeu. Les élèves apprennent autrement et se projettent entièrement dans l’activité. La mobilisation de différentes formes d’intelligence permet de rendre accessibles les notions abordées.

Globalement, les élèves obtiennent une meilleure synchronisation du geste et un meilleur ressenti de la mesure. La pratique régulière de cette méthode permet d’ancrer ces repères de manière durable.

Comment pensez-vous faire évoluer cette démarche au sein de votre cours ?

En essayant d’autres exercices, dans l’optique de créer une progression sur les 4 années du collège.

  • Le 1 tournant (en cercle, à 4 groupes, un mouvement des pieds —Le carré des 4 temps — et de la polyrythmie pour les frappes des mains)
  • Le cercle (de face et de dos pour expérimenter l’importance de la vue dans l’apprentissage du « jouer ensemble »)
  • Le chœur à deux mains (avec la Chorale comme en classe – codage des mains pour chanter les 7 degrés de la gamme)
  • La croix (réalisable à l’aide de 4 dalles)
  • Imaginer une progression sur les 4 années du collège
  • Les exercices en duo
  • Développer la création sur « le saut sur le temps »
  • Utiliser scratch et le langage du code pour programmer le déplacement surtout avec les 3e
  • Envisager une formation personnelle avec certification sur cette méthode

Ressources

3 réactions au sujet de « O PASSO – Expérimentations et appropriation »

  1. Bonjour Lydie
    Pour des cases 50x50cm, on réalise un damier de 4m sur 4m. Il faut donc au minimum 72 mètres de cordes. Je vous conseille fortement de prendre plus grand, environ 76/80 mètres vu qu’il y a des noeuds à faire. Personnellement, je n’ai pas utilisé de corde élastique, mais plutôt une corde premier prix. À vous de voir ce qui vous conviendra le mieux.

    N’hésitez pas à nous poser d’autres questions et faites nous parvenir votre retour d’expérience.

    Damien

  2. Bonjour,
    J’aimerais réaliser le damier mais j’hésite sur la matière à utiliser.
    Si on utilise des cordes, faut-il qu’elles soient élastiques?
    Quelle longueur faut il prévoir au total pour le réaliser?
    Merci

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