Les « cons »-pressions sur le web ont du miel dans les oreilles.
Un petit article complètement hallucinant sur le web et les systèmes de téléchargement. Tous les jours, je me bats avec mes élèves pour leur expliquer que, au-delà d’être totalement illégal, le téléchargement gratuit sur internet n’est pas une bonne idée pour la santé de l’audition. Pour l’occasion, j’ai joué mon élève en testant ce système en montrant ses limites. Les conclusions sont alarmantes pour les utilisateurs non avertis.
Dans cette vidéo, le docteur Christian Sébastien (orthophoniste présenté comme spécialiste du signal) nous apprend qu’une compression inférieure à 152 kbps représente un risque pour l’audition. Alors, j’ai décidé de me mettre dans la peau d’un élève et de comprendre où se situait le danger.
Dans cet article en ligne du site syskb.com, Ozanne Cadet nous rappelle une évidence : la compression d’un fichier n’est pas forcément indiquée de manière impartiale sur les informations du fichier. Une analyse plus approfondie est nécessaire. « La fréquence de coupure va permettre de déterminer la véritable qualité audio d’un fichier ». Voici le constat qui ressort de cet article :
Vous pouvez utiliser Audacity pour voir ce fameux point de coupure. Pour cela, il vous suffira de sélectionner Spectre logarithmique décimal comme dans l’image ci-dessous.
Voici le rendu en fonction de la compression d’un fichier au format wave à la base :
Cliquez sur l’image pour la voir en plus grand, attention, l’échelle varie…
Dans un premier temps, je suis parti de la vidéo ci-dessous pour mener l’expérience.
voici le résultat à partir d’un converter en ligne
La limite est observée à 16khz, soit l’équivalent d’une compression à 128 kbps. Je tiens à vous faire remarquer que cette vidéo prétend à nous faire entendre une compression à 320 kbps. Ayant renouvelé l’expérience sur d’autres enregistrements, on constate que la qualité ne dépasse pas au mieux 128 kbps.
Pour essayer de pousser le système un peu plus loin, je suis parti d’une nouvelle vidéo censée être à 320 kbps.
J’ai utilisé un converter en ligne proposant différentes compressions lors du téléchargement. À partir de ce moment, nous pourrions penser que le fichier son obtenu est de bonne qualité. Et en effet, le fichier arbore fièrement un joli 320kbps. Mais maintenant, osons regarder réellement la qualité de compression sur Audacity :
La coupure est inférieure à 16khz, soit une compression inférieure à 128 kbps… au lieu des 320 kbps prévus. Que dire ! Nous partons d’un fichier YouTube qui se vante d’atteindre 320 kbps ; on utilise un converter qui gère a priori le 320 kbps ; et on obtient un fichier médiocre qui n’atteint même pas les 128 kbps en réalité…
Je rappelle que selon le Docteur Christian Sébastien, toute écoute inférieure à 152 kbps représente un danger pour l’audition… Et oui, le volume ne fait pas tout, il faut également penser à la compression de votre fichier. Bien évidemment, il faut aussi se méfier du suréchantillonnage.
Je tiens à rappeler ici le caractère illégal que ces téléchargements représentent au niveau des droits des auteurs et des compositeurs, mais aussi le risque associé à la santé de l’audition. Pourquoi prendre autant de risques lorsque l’on sait que beaucoup de pathologies de l’audition sont irréversibles ? De plus, l’effet pervers est que l’on ne peut pas se rendre compte immédiatement des dommages causés. Alors, réfléchissez bien avant de prendre ce risque.
Pour aller plus loin :
Page sur les compressions des principaux fournisseurs de musique en ligne…